Les recettes pour une alimentation inclusive

Cette rencontre-conférence s’inscrivait dans le cadre du Festival Nourrir Autrement (Festival de la transition alimentaire de l’arrondissement de Verviers).

Elsa Mescoli, chargée de cours à l’ULiège, a démarré la rencontre en proposant quelques réflexions sur l’alimentation durable à partir du point de vue des Sciences Sociales. Elle a notamment présenté les raisons des choix alimentaires pour les consommateurs : la disponibilité, l’accessibilité en matière de coût, le goût, les besoins biologiques, les avantages nutritionnels, la familiarité, l’absence d’inconvénients pour le corps, le contexte et les préférences sociales.

Ensuite, elle a présenté les enjeux d’inclusivité liés à l’alimentation durable. Les aliments sont-ils accessibles, familiers, appréciés pour toutes et tous ? Sont-ils jugés positivement d’un point de vue biologique ? Sont-ils chargés de sens et d’émotions positives ? Les réponses à ces questions ont été envisagées grâce à des exemples de terrain.

Ensuite, Émilie Farcy, de la Maison de l’Alimentation durable et inclusive de Liège a exposé le projet de « MAD » à Liège qui a pour ambition de sensibiliser les habitants aux enjeux d’une alimentation plus saine, durable et accessible. Cette initiative a été fortement impulsée par la société civile à Liège et certains acteurs économiques (magasins, coopératives…) afin d’encourager les pouvoirs locaux à mettre le pied à l’étrier. La MAD a développé une charte pour des activités et animations inclusives sur l’alimentation équilibrée et durable, leurs objectifs étant de créer des dispositifs de lien social, renforcer les savoirs existants et les compétences individuelles et collectives, créer des cycles d’événements, miser sur la pratique. Ces actions sont ensuite évaluées par les partenaires et les participants.

Margherita Via, de BEES coop,  nous a expliqué le projet BEES coop, projet pilote de sécurité sociale de l'alimentation. Ce projet vise à rendre l’alimentation durable plus accessible dans le quartier de Schaerbeek via la création d’une coopérative à but non lucratif : un supermarché proposant une offre complète. La volonté étant que les consommateurs redeviennent acteurs de leur alimentation. L’ambition ? Réconcilier l’offre (saine, durable, prix juste) avec l’accessibilité à celle-ci.

Ils ont alors permis à des personnes du quartier de bénéficier d’un montant de 150 € par famille pour réaliser leurs achats dans la coopérative afin de créer du lien social, sensibiliser à l’alimentation durable et faire découvrir le tissu associatif local.  Le fait de faire partie d’une coopérative a permis de renforcer le sentiment d’appartenance et de mettre en valeur les compétences de chacun, ainsi que d’infirmer certaines idées reçues comme « les personnes dans la précarité mangent mal ».

Enfin, Alain Bodson de chez Croc’Espace, a présenté ce restaurant pédagogique verviétois qui a pour but de  former des publics défavorisés à l’HORECA. Au fur et à mesure des années, ils se sont rendus compte que le fait de travailler avec des projets bio et/ou issus de circuits courts permettait aux stagiaires d’acquérir plus de compétences au niveau de leur formation et que cela favorisait ensuite la recherche d’emploi sur le long terme.

Ce projet socio-professionnel a également d’autres ambitions : travailler avec des jeunes en décrochage scolaire, créer de réels potagers sur des parcelles de la région, créer des échanges avec des personnes issues de la migration ne parlant pas le français, cuisiner des soupes pour les cantines scolaires, former les stagiaires aux règles de l’AFSCA, etc.

Cette rencontre-conférence s’est clôturée par un échange riche avec le public des effets néfastes de la « mal bouffe » sur notre santé et notre société.