Orateur(s)
Panel d’experts avec Vanessa BINAME, DG Post | AFMPS, et Christian GRANDFILS, Directeur, ULg-Centre Interfacultaire des Biomatériaux (CEIB)

Matériaux médicaux implantables : le point aujourd’hui

Résumé
Hier soir, à la table-ronde LIEGE CREATIVE, 4 experts ont été réunis afin de débattre de la question soulevée il y a un an, à la suite du scandale lié aux implants PIP, quant au contrôle qualité et au suivi des matériaux médicaux.


Christian Grandfils (ULg-CEIB) a introduit le propos en rappelant la spécificité des implants et l'importance du secteur qui propose des matériaux à haute valeur ajoutée.  Il a souligné un premier grand changement dans l'approche d'évaluation, basée dorénavant sur la balance risques / bénéfices, à optimiser afin d'offrir un bénéfice supérieur pour le patient.
Vanessa Binamé (AFMPS) a enchaîné en rappelant le rôle de l'agence - à savoir, assurer la qualité, l'efficacité et la sécurité des matériaux médicaux, et ce avant tout pour le patient - et en présentant le nouveau paysage belge quant aux récentes mesures prises et à l'application de ces dernières, notamment au travers de 2 grands axes : la traçabilité et le contrôle. 

Et d'insister sur le fait que les matériaux médicaux sont essentiels dans le domaine de la santé, sont une source d'innovation et constituent un secteur d'activités accessible aux PME.  Epinglons par ailleurs le fait qu'après la crise des PIP, le personnel de l'AFMPS devrait augmenter de manière radicale (de 15 collaborateurs, on devrait passer à 61, et notamment de 2 inspecteurs à 35 !).  La matériovigilance fut également un point abordé par nos 2 premiers orateurs

Françoise Schlemmer (Quasys Consult) nous a quant à elle dressé un tableau de la situation aujourd'hui et des perspectives pour demain et après-demain, quant aux directives médicales, à la réglementation et la recommandation.  Nous retiendrons que ce processus est très long et qu'il est important d'anticiper les changements dès aujourd'hui.

Enfin, Henri Decloux (Medi-line) nous a donné le point de vue de l'industriel.  Après avoir présenté les activités de Medi-Line - un exemple remarquable à Liège -, il a évoqué les impacts de l'évolution de la législation sur leurs activités en soulignant que ce sont les industriels qui financent la législation et les changements de cette dernière, ce qui représente un coût non négligeable !  De plus, ce nouveau système de contrôle entraîne, selon lui, une baisse des initiatives car les acteurs sont moins disposés à prendre des risques ; pour le citer, "Au nom de la sécurité, on n'assure plus la santé comme avant et la disponibilité des matériaux diminue.".

Le débat avec les participants s'est ensuite ouvert avec la réflexion suivante : la crise pose des questions par rapport à la médiatisation qui oblige à une vigilance certaine et qui dépasse le simple cadre de la mise à disposition des matériaux médicaux car il touche l'ensemble du cadre de l'activité médicale !

Découvrez les présentations de nos 4 orateurs (© LIEGE CREATIVE)