Tiers-lieux, espaces de tous les possibles par et pour les Sérésiens ?
Résumé
Qu’est-ce qu’un tiers-lieu ? Ce type de démarche est-il pertinent et envisageable pour Seraing ? Notre rencontre-conférence a permis d’apporter des réponses à ces questions et d’inspirer le projet en cours à Seraing de « Creative stations », coordonné par UIA « A Place to Be-Come ».
Un premier tour d’horizon nous a permis de mieux comprendre l’origine du terme « tiers-lieux » et ses multiples formes. Popularisé par l’américain R. Oldenburg dans les années 80, le terme « tiers-lieu » désignait cet « autre lieu » entre le domicile et le travail que constituaient notamment les bars, diners et autres general stores. Oldenburg les a défini comme des lieux de sociabilité, de rencontres fortuites et de repos, accessibles et appropriés par les habitants.
Aujourd’hui, l’évolution des sociabilités fait que les bars ne sont plus suffisants pour répondre au besoin des habitants qui, en plus de créer des liens, souhaitent réfléchir et faire ensemble le monde de demain. Au-delà de l’aspect « sociabilisant », le tiers-lieu se veut aussi désormais un lieu de conception collective et d’empowerment. Si les intentions et les tailles des tiers-lieux sont variables, leur fondement est le même : être des lieux de critique où se pensent et se construisent les transitions (numérique, sociale, écologique, etc.) au travers de rencontres formelles et, surtout, informelles.
Concrètement, les exemples de tiers-lieux sont nombreux… et ne cessent d’augmenter. On citera notamment : le réseau des fablabs et des repair cafés, les co-workings, ou encore des lieux tels que 54Dérivation à Liège, 3DD à Genève ou Le Mixeur à Saint-Etienne. Certains tiers-lieux peuvent aussi être mobiles, ruraux, voire éphémères (ex. : événement « La Braderie de l’Art » à Liège) ; d’autres remplacent les maisons de quartier ou du peuple. D’autres encore, comme Starbucks, en font même un outil marketing !
Nous nous sommes ensuite penchés sur les enjeux et défis pour faire émerger un lieu de ce type à Seraing. Tout d’abord, il semble important d’éviter les barrières symboliques et l’esthétique « palette » associées au concept de tiers-lieu pour employer une communication la plus inclusive possible. Il est par ailleurs essentiel de consulter les habitants sur leurs besoins et leurs centres d’intérêt afin de cibler une ou plusieurs thématiques à décliner dans le lieu. Seraing bénéficiant déjà d’un tissu associatif riche, le lieu pourrait également permettre leur maillage en mettant en place des balises pour éviter une mise en concurrence. La présence d’une équipe d’animation est elle aussi un ingrédient-clé pour faire vivre le lieu et pour être le lien entre besoins publics et besoins citoyens. Un enjeu majeur est en effet de nouer un partenariat équilibré entre les acteurs publics, les acteurs privés et les citoyens pour réellement faire bouger les lignes. Autrement dit, pour « faire tiers-lieu » !
Retrouvez ici le replay de cette rencontre :
Annonce
En raison de la situation sanitaire et des dernières mesures gouvernementales, nous avons décidé d'organiser cette rencontre uniquement en ligne, via Zoom.
La Ville de Seraing souhaite associer les citoyens à la transition progressive du quartier du centre de Seraing. Elle a obtenu pour cela des subsides européens, via divers projets : NPower et A place to Be-Come/UIA. Dans ce contexte, la Ville de Seraing mettra à la disposition des citoyens, des associations et de tout acteur intéressé, des espaces situés au cœur de Seraing.
Ces lieux seront pensés pour et avec les Sérésiens, afin que chacun puisse y trouver des opportunités pour développer des projets ou des activités, dans un objectif d'émancipation personnelle et collective de nature à contribuer au renouveau du quartier.
Afin d'amorcer la réflexion et la dynamique participative autour de ces futurs lieux, cette conférence propose de s’inspirer auprès d’un panel d’intervenants qui partageront leurs expériences. La conférence permettra de mieux cerner mais aussi d'interroger le concept de "tiers-lieux" et de réfléchir ensemble : Que nous apprennent les tiers-lieux développés dans d'autres contextes urbains ? Quel retour d'expérience ? Ce type de démarche est-il pertinent et envisageable pour Seraing ?
Plus particulièrement, quels rôles les espaces qui seront mis à la disposition des Sérésiens pourraient-ils jouer dans la ville ? Quels pourraient en être les usages ? Comment créer une dynamique participative qui permette aux Sérésiens de devenir acteurs et utilisateurs de ces espaces ? Comment intégrer des acteurs tant privés que publics, des citoyens ou des collectifs, dans cette dynamique commune ?
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