Orateur(s)
Guénaël Devillet Directeur (SEGEFA, Faculté des Sciences, ULiège)
Lucie Gerardy Project Manager Immo (Noshaq Immo)
Jean-Christophe Culot Architecte Urbaniste (Baumans-Deffet)

Provoquons les possibles pour la revitalisation du centre-ville de Verviers

En partenariat avec Noshaq Immo
Résumé

La conférence a commencé par la lecture du récit de Sarah, jeune verviétoise expliquant son expérience utilisatrice dans sa ville idéale qu’elle imagine en 2030.

Guenael Devillet, Directeur du Service d'Étude en Géographie Economique Fondamentale et Appliquée de l’ULiège, a ensuite enchainé avec les ingrédients clés dont la ville aurait besoin pour atteindre cette projection, 2030, c’est déjà demain. Il y a donc urgence pour cibler le besoin et capter la demande des futurs utilisateurs pour proposer une offre qui permettra de redonner une nouvelle dynamique au centre-ville de Verviers. Il s’agira d’abord de penser la ville de façon diversifiée et multifonctionnelle pour que la ville soit un endroit idéal où l’on habite, travaille et se divertit.

Quelles seraient donc les opportunités à saisir ?

Il n’y a pas de marché spécifique aujourd’hui, explique Guénaël Devillet, même s’il y a un potentiel.

Si l’offre est intéressante, la demande sera au rendez-vous. Pour rassurer les investisseurs qui prennent des risques à miser sur des projets à Verviers, il faudra valoriser une offre complète incluant plusieurs projets et non un seul. Par exemple, le projet de « La ville dans la ville » n’a pas tenu à long terme car il était isolé. Il faudra, aussi, valoriser la culture dans cette proposition diversifiée. Le Comptoir des Ressources Créatives en est un bon exemple. Les partenariats publics/privés fonctionnent quand il s’agit de travailler sur le cœur des agglomérations et saisir l’opportunité d’investir. L’enjeu se trouve dans la coordination complète des différents acteurs pour être efficace et susciter la demande.  L’hyper centre de Verviers où se situe le futur projet de Noshaq se trouve entre les deux places au cœur du centre de gravité de la ville et est donc bien placé pour y mettre un projet porteur.

Lucie Gerardy, Project Manager chez Noshaq Immo, a ensuite enchainé sur l’explication du cœur business de Noshaq, sur l’historique et l’évolution de Noshaq Immo. Ce département est né suite au constat du manque d’infrastructures et d’espaces à proposer aux sociétés quand elles grandissent. Noshaq répond désormais à ce besoin pour les accompagner tout au long de leur vie en leur permettant de rester sur Liège. Le Quartier Grand Léopold de Liège appelé « le District créatif » en est un bon exemple. Des promoteurs immobiliers et la ville ont permis de redynamiser ce quartier grâce à des sociétés d’Industries Culturelles et Créatives et après 8 ans de travail, c’est un vrai succès.

En ce qui concerne Verviers, la ville est en Transition grâce à différents projets en cours d’étude ou de chantiers. L’objectif, à terme, sera de faire en sorte que les riverains se réapproprient les espaces publics et que ces espaces deviennent des lieux de partages où il fait bon vivre.

La stratégie Politique est importante pour soutenir des investisseurs qui prennent des risques pour relancer la dynamique de la ville mais elle doit être, aussi, une stratégie écosystémique pour intégrer tous les acteurs du Territoire à réfléchir ensemble à une vision commune.

Jean-Christophe Culot, Architecte et Urbaniste Associé du Bureau Baumans-Deffet, a ensuite démontré le potentiel d’un îlot comme celui de la Place Verte à Verviers. L’ilot permet de montrer l’exemplarité des différentes conditions d’attractivités (commerces, logements - traditionnels et coliving - et bureaux) en mettant l’accent sur des logements de qualité pour vouloir y vivre et donc susciter une demande liée au reste des fonctions. Le projet s’est construit sur une volonté de retrouver une qualité de vie en cœur d’ilot, avec des toits verdurisés accessibles par les habitants et par les employés des bureaux. Cela permettra de créer une dynamique de quartier. Des ouvertures traversantes sont essentielles pour concevoir des logements lumineux, ce qui a amené les concepteurs du projet à superposer les fonctions. Point de vue circularité, le projet préserve un maximum de bâti existant avec un potentiel de reconversion où un socle sur trois niveaux est préservé.

La question de l’accessibilité à ces différentes fonctions s’est alors posée. C’est le cœur de l’ilot qui desservira les étages afin d’inciter une vie en communauté. Une locomotive commerciale sera nécessaire pour augmenter l’attractivité de l’ilot et y créer une zone de passage pour la boucle commerçante périphérique de l’ilot. Les parkings (voitures et vélos) en sous-sol ont été gardés car l’espace existant le permettait. Il reste néanmoins un espace potentiellement convertissable ou seulement 40 places de parking ont été prévues.

Jean-Christophe Culot a soulevé l’importance de garder une vision à grande échelle pour valoriser une qualité de vie au niveau d’un quartier. C’est pourquoi, l’intervention du Bureau Baumans-Deffet sur les deux places publiques voisines est un réel atout pour réfléchir de façon systémique l’hyper centre de Verviers. En effet, suite aux inondations, une approche urbanistique qui permettra de reconnecter les habitants à la Vesdre est un gage de qualité pour la ville.

L’important sera également, le souligne Guénaël Devillet de sonder les différentes marques d’intérêts pour y voir clair. La fonction d’enseignement devra faire partie du projet pour ramener en centre-ville une jeune génération d’étudiants, non motorisés, et intéressés par des espaces partagés comme les bibliothèques.