Orateur(s)
Valérie Defaweux Chargée de Cours Adjointe, Anatomie Histologie (Faculté de Médecine, ULiège)
Michaël Schyns Professeur de Digital Business (HEC-Liège) et Directeur (Laboratoire SIG AR/VR)

Rencontre-conférence en ligne

Les technologies numériques au service des apprentissages, un vaste champ d’opportunités

Résumé

[02:47] Michaël Schyns, Professeur de Digital Business à HEC ULiège et Directeur du Laboratoire SIG AR/VR - qui développe des serious games pour l’enseignement, la recherche et les services à la société - a démarré son exposé en rappelant la différence entre Réalité Virtuelle (RV) et Réalité augmentée (RA). La RV offre une immersion totale dans une nouvelle réalité, à l’aide d’un casque occultant tandis que la RA nous laisse dans l’environnement réel, auquel on ajoute des couches d’informations à la réalité.

Il est vrai que la RV est avant tout développée pour l’industrie du jeu mais elle peut également être utilisée dans le milieu professionnel. La question aujourd’hui n’est plus de savoir si cette technologie est utile mais bien de savoir comment l’utiliser et pour quoi faire. Aussi, il a insisté sur le fait que dans le cadre des apprentissages, le pédagogue est au cœur de la démarche et qu’il s’agit d’un outil et non d’un projet technologique.

[09:45] Michaël Schyns a illustré les possibilités offertes par la technologie et ses nombreux avantages, au travers de 16 projets d’environnement de RV développés par son labo dans des domaines aussi divers et variés que la simulation pour l’apprentissage du pilotage de machines, le secteur culturel et la préservation du patrimoine, la santé, l’apprentissage des langues, des projets de recherche scientifiques...

L’avantage majeur de la RV est de permettre la simulation, par la mise en situation. Elle permet en effet l’immersion en 3D dans un monde, comme dans la vie réelle, et ainsi de reproduire des gestes. Idéale pour le transfert de compétences au travers d’environnements extrêmement réalistes, elle permet également de créer des mondes totalement imaginaires, de remonter dans le temps pour voir des choses qui n’existent plus aujourd’hui ou qui ne sont pas accessibles, de se projeter dans le futur pour découvrir des bâtiments en construction... Elle offre aussi une faisabilité (dissection par exemple ou entrainement à des scénarii de sauvetage ), une accessibilité (par exemple se rendre sur la lune), un aspect « social » (voir projet Eduverse), une extension de la réalité (digital twin), en plus d’un côté ludique pour l’acquisition de compétences.

[27:30] Valérie Defaweux, chargée de cours adjointe en Anatomie & Histologie à la Faculté de Médecine, ULiège, a ensuite partagé, de manière plus appliquée, des exemples de technologies au service des apprentissages de l’anatomie et de l’histologie. Ainsi, elle a illustré, au travers d’une courte vidéo d’une séance de TP, le projet de microscope virtuel, Cytomine. La microscopie virtuelle est l’activité phare du Mooc Histologie. Dans ce Mooc (Massive Open Online Courses), l’étudiant, entre autres, suit un parcours balisé dont la scénarisation nécessite une cohérence entre les apprentissages visés, les méthodes pédagogiques et les méthodes d’évaluation.
L’application de réalité augmentée “ARnatomy”, basée sur de l’imagerie médicale, a également été présentée via une démo en live. Cet outil de microscopie de haut vol offre une exactitude scientifique, convient au mode hybride (à distance et en présentiel) et intègre différentes scénarisations pédagogiques, du niveau le plus simple à un niveau intégrant des éléments pointus et complexes.

[40:09] Valérie Defaweux a expliqué, au travers du modèle SAMR, que le numérique devait rester un outil et être intégré de façon optimale dans l’approche pédagogique. L’utilisation de la technologie doit avoir un réel impact sur l’enseignement et l’apprentissage en favorisant, notamment, l’engagement de l’apprenant.
Enfin, elle a partagé quelques constats et enseignements ; le numérique, intégré dans une étape pédagogique, permet d’augmenter les paliers et niveaux cognitifs d’assimilation de la matière, le numérique a permis d’avoir une longueur d’avance pendant la pandémie (cf. nombre d’inscriptions au Mooc Histologie), le numérique promet un large champs d’opportunité, dans l’analyse des comportements d’échec / de réussite.

En guise de conclusion, Michael Schyns a présenté deux projets en cours de développement ; le jumeau numérique de l’aéroport de Liège, et le projet Eduverse.

[45:00] Après avoir rappelé ce qu’est un jumeau numérique et à quoi il sert, il nous a expliqué en quoi consistait le projet Jumeau numérique de l’aéroport de Liège et a partagé une vidéo de sa modélisation en cours. Découverte des installations, simulateur de vol, module de formation aux différentes ressources de l’aéroport (chargement, déchargement), test de scenarii... cet outil, ainsi que le « digital shadow » déjà existant offrent de nombreuses opportunités.

[53:45] Enfin, le Metaverse, monde virtuel imaginaire multi-utilisateurs, prévu pour la RV (en 3 dimensions), a été abordé en introduction au projet Eduverse qui consiste à créer un métaverse pour l’éducation.

Retrouvez ci-dessous le replay et les présentations de la rencontre :