Le modèle coopératif comme source de résilience
Résumé
L’actualité nous amène à nous questionner sur le modèle économique face à la crise que nous vivons. Est-il possible de prévoir d’autres manières de réaliser une activité économique pour être plus résilient ? Certains mécanismes, structures, organisations sont capables d’anticiper les crises, de s’y préparer et de rebondir face à des chocs extérieurs. La coopérative est un bon exemple de résilience, mais comment fonctionne-t-elle ?
Une coopérative est une société de personnes qui s’associent en investissant ensemble pour, d’une part, défendre un autre projet économique selon leurs propres intérêts (liés à leur emploi, à leur consommation…) et, d’autre part, pour défendre des enjeux qui ne se limitent pas à la maximisation du rendement financier de leur investissement. L’objectif est de porter d’autres enjeux que ceux axés uniquement sur la rentabilité.
Comment la coopérative permet-elle cela ?
Elle est une structure organisationnelle où les associés ont de nombreuses casquettes : ils peuvent soit être investisseurs, soit y travailler ou être consommateurs, ou encore fournisseurs. Cette double casquette se définit dans la manière dont l’entreprise est gérée. Elle se base sur un modèle démocratique pour prendre les décisions. C’est donc un modèle qui attire l’attention. On remarque l’engouement pour ce type d’entreprise grâce aux statistiques du moniteur belge, qui fait état d’une augmentation de 30% de l’emploi dans les coopératives durant les cinq dernières années.
Pourquoi ce modèle est-il plus résilient en interne ?
Parce que sa mission est différente. La coopérative n’est plus dans la maximisation de la rémunération de l’actionnaire, mais dans la poursuite de finalités sociales, sociétales, environnementales. De plus, le mode de gouvernance intègre l’ensemble des parties prenantes. La coopérative vise aussi la mise en réserve du résultat pour le développement du projet. Ce modèle a également des modes de financement particuliers, comme la fédération de citoyens autour du projet (ex : Banque coopérative NewB).
On peut recenser différents éléments de résilience dans une coopérative :
- Les pratiques, qui sont des facteurs forts pour favoriser la résilience du modèle coopératif. Le cœur de métier est lié à l’économie réelle qui répond à des besoins primaires, et non pas des business models spéculatifs.
- L’ancrage local très fort (entreprises moins « délocalisables »)
- Une communauté qui a un intérêt dans les projets. En temps de crise, la mobilisation de cette communauté peut aider à résoudre des problèmes grâce à l’intelligence collective.
- Les partenariats durables, pouvant aider en cas de coup dur. Il y a plus d’attention portée à la coopération qu’a la concurrence. On défend des intérêts communs.
- Les bénéfices, principalement réinvestis dans l’entreprise. Le but n’est pas de maximiser la rentabilité financière, mais bien d’élaborer une stratégie à plus long terme.
L’Union wallonne des entreprises (UWE) montre que quatre entrepreneurs sur dix pensaient que la faillite à court ou moyen terme était une conséquence probable de la crise. Contrairement à un sondage effectué par W.Alter auprès de ses entreprises, qui démontre que neuf coopératives sur dix pensaient passer la crise sans trop de dégâts.
En période de crise, on est obligé de sortir de sa zone de confort. L’agilité comme capacité d’innovation est donc évidemment un atout.
Pourquoi les pouvoirs publics devraient soutenir les coopératives ?
Quel est l’intérêt d’un territoire d’avoir ce type d’entreprises dans sa région ?
On remarque que derrière le modèle d’organisation, il y a un effet sur la collectivité. Ce type d’entreprise est donc souhaitable pour :
- Créer de la valeur pour les collectivités (création de filière, partenariats) ;
- Eviter les pratiques contestables (travail au noir, fraude fiscale, délocalisation…) ;
- Devenir un modèle d’entreprises inspirantes. Elles engrangent des modifications de comportements individuels et élargissent la réflexion des consommateurs (conscientisation) ;
- Utiliser les ressources d’un territoire via l’épargne citoyenne ;
- Elargir les opportunités d’entrepreneuriat.
Retrouvez ci-dessous le replay de la rencontre en ligne :
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La crise actuelle a mis en lumière la nécessité de développer une réflexion sur la résilience. La résilience d'une société dépend en grande partie du comportement des organisations qui en font partie.
Cette rencontre-conférence invitera à questionner la pertinence du modèle coopératif, d'abord en se demandant s'il présente des atouts pour la survie et la capacité d'adaptation des entreprises, et ensuite en analysant en quoi promouvoir le modèle coopératif pourrait contribuer au développement "souhaitable" et résilient des territoires ?
A partir d'une expertise croisée (investisseur public spécialisé dans le financement et l'accompagnement du secteur coopératif, centre de recherche spécialisé en entrepreneuriat social et coopératif), Flora Kocovski (Directrice, Sowecsom) et Sybille Mertens (Professeure, ULiège, Economie Sociale) inviteront les participants à débattre sur les perspectives de déploiement du modèle coopératif dans certains secteurs d'activité, comme source de résilience.
Cette rencontre-conférence en ligne fait écho à notre lettre thématique du mois de mai.
Elle est prévue pour 20 participants afin de favoriser les échanges.
Le lien pour accéder à la conférence sur ZOOM vous sera communiqué la veille de l'événement.