Orateur(s)
Frédéric Lecler Responsable Technique Brassage et Energies & Fluides (AB InBev)
Jean-François Gérard Business Developer (Cebedeau)

La réduction de l’empreinte hydrique des entreprises

    Résumé

    On le sait, l’eau est aujourd’hui un enjeu géostratégique et un réel défi environnemental. La conférence s’est penchée sur la consommation d’eau dans les entreprises et sur les moyens de la diminuer.

    Après avoir présenté rapidement le Cebedeau, Jean-François Gérard, Business Developer au sein de cette entreprise, a commencé son exposé en précisant ce que recouvre la notion d’empreinte hydrique et en quoi consiste le chiffre qui la caractérise.

    Précisons tout d’abord que l’empreinte hydrique d’un produit est la somme de 3 composantes : l’eau verte (eau des pluies), eau bleue (eau de surface et souterraine) et l’eau grise (eau propre nécessaire pour diluer l’eau polluée afin qu’elle soit à nouveau acceptable dans le milieu naturel).
    Quel est son intérêt ? Tout d’abord une prise de conscience mais elle permet aussi d’avoir une vision sur les risques de toute une filière. Bien sûr, ramenée à un chiffre, quelques biais existent pour la calculer mais son intérêt est bien réel.

    Dans les entreprises, des moyens existent pour améliorer la gestion des eaux dont l’approche des 5R : Reduce, Reuse, Recycle, Restore, Recover. Trois d’entre eux nous intéressent particulièrement pour réduire l’empreinte hydrique : Reuse, Recycle et Restore.

    Jean-François Gérard a ensuite pointé les obstacles principaux à cet objectif. Ceux-ci sont d’ordre législatif (normes et qualité de l’eau), liés aux ressources ou encore à un manque de prise de conscience ou de dialogue (au sein de l’entreprise notamment).

    En contrepartie, plusieurs moteurs expliquent qu’une entreprise s’engage dans un objectif de réduction de son empreinte hydrique : la rareté de la ressource, son prix (variable selon les contextes), le changement de réglementation ou l’atteinte d’objectifs sociétaux.

    Après ces quelques considérations, Jean-François Gérard en est venu aux solutions. Il a notamment évoqué les technologies pour le recyclage. Pour réduire son empreinte hydrique, il faut commencer par connaitre ses flux !

    Faut-il recycler à tout prix ? La question n’est pas simple. Les coûts et les énergies consommées pour le recyclage sont effectivement impactés. Ainsi, Jean-François Gérard a partagé différents cas de figures pour illustrer l’engagement d’entreprises dans le recyclage des eaux usées épurées et différentes options possibles pour y arriver.

    Frédéric Leclerc, Responsable Technique Brassage et Energies & Fluides (AB InBev), a ensuite pris la relève des présentations en rappelant que l’eau est l'un des principaux ingrédients de la bière. La réduction de l'empreinte hydrique des brasseries est donc l'un des éléments clés des objectifs mondiaux de développement durable d'AB InBev pour 2025.

    Carte à l’appui de la situation de la Brasserie située à Jupille, Frédéric Leclerc a basé son exposé sur un fil « entrant », (puits autonomes, barrage de la Gileppe -CILE) et « sortant » (station d’épuration).

    Un point d’attention particulier est porté à la zone de protection des puits pour éviter toute forme de pollution des eaux de puits. Ainsi, une surveillance est effectuée et une consultation organisée pour tous les projets qui sont développés dans la zone de protection. Tout cela pour protéger la captation des eaux de puits de la Brasserie.

    Frédéric Gérard a ensuite expliqué la méthode de calcul utilisée par la Brasserie pour évaluer sa consommation d’eau ainsi que le processus de fabrication de la bière à l’aune des postes les plus consommateurs d’eau.

    Il a enfin présenté les paramètres des effluents, en regard aux normes environnementales et illustré la permanence de leurs efforts pour des améliorations significatives.

    Retrouvez les présentations de la rencontre ci-dessous :

    La réduction de l’empreinte hydrique des entreprises | LIEGE CREATIVE, 08.03.2022 de LIEGE CREATIVE

    Après l’empreinte carbone, l’empreinte eau (water footprint) devient petit à petit un indicateur du caractère durable d’un produit.

    La plupart des gens se méprennent sur cette notion d’empreinte eau : sur la façon dont elle est calculée et sur les conclusions que l’on en tire. Après avoir expliqué cette notion, les différents niveaux d’action possible pour réduire la consommation d’eau lors de la production d’un produit seront évoqués. Diverses questions seront également soulevées, comme celles de l’intérêt environnemental et économique de réduire son empreinte eau au minimum.

    Enfin, les technologies les plus utilisées pour le recyclage de l’eau usée seront mentionnées par Jean-François Gérard avant de passer à une illustration concrète d’une telle démarche avec le cas de la Brasserie de Jupille.

    La Brasserie participe en effet à diminuer son empreinte hydrique via plusieurs axes (diminution de la consommation d’eau via l’optimisation des processus, récupération des eaux au cours du process de fabrication, potabilisation des effluents de la station d’épuration, surveillance du niveau de la nappe phréatique où l’eau est puisée).

    Grâce à ces initiatives, le volume d’eau nécessaire pour produire un litre de bière a baissé d’environ 40% en une quinzaine d’années. Frederic Lecler partagera ces résultats ainsi que les défis à venir pour aller encore un pas plus loin.